La Journée mondiale du coton 2024, tenue pour la première fois en Afrique, à Cotonou au Bénin, a réuni divers acteurs pour discuter de l’avenir du coton en Afrique. Job Booster Chad Entreprise, de par son rôle de secrétariat exécutif de la Coalition paysagère « Koskilna » a pris par a cette célébration aux côtés des autres membres de la Coalition comme la Cotontchad SN, IDH, Aid by Trade Foundation, African Cotton Foundation et l’Union nationale des producteurs du coton au Tchad (UNPCT). Cette participation a permis d’explorer de nouvelles initiatives et partenariats. Koskilna s’est positionné comme un acteur clé dans la promotion de pratiques durables au Tchad à travers son Pacte Paysager, répondant aux enjeux mondiaux du secteur cotonnier.
Les interventions des leaders du secteur
La directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a souligné le rôle stratégique du coton pour les pays du C4+ (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad et Côte d’Ivoire). Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la compétitivité du coton africain grâce à des partenariats et des politiques de soutien, réaffirmant l’engagement de l’OMC dans le développement des chaînes de valeur cotonnière.
Le directeur général de la FAO a insisté sur l’importance de l’agriculture durable, expliquant que la FAO encourage les pays du C4+ à adopter des pratiques climato-intelligentes. Cela permet d’améliorer les rendements tout en réduisant l’empreinte écologique.
Le président de la FIFA a souligné l’importance du sport comme levier de développement socio-économique. Il a annoncé un partenariat visant à produire dès 2025, des kits scolaires pour l’Afrique, fabriqués localement à partir de coton africain. Ce programme, qui fait partie de l’initiative « Partenariat pour le Coton », vise à valoriser le coton local à travers la production de vêtements et d’équipements sportifs.
Le rôle du Tchad et de Koskilna
Le ministre du Commerce du Tchad a mis l’accent sur la nécessité de développer le capital humain pour améliorer la chaîne de valeur coton au Tchad. Il a évoqué l’importance de l’approche paysagère Koskilna, qui promeut des pratiques durables et l’inclusion des petits exploitants. Selon lui, l’industrialisation de la filière cotonnière passe par l’amélioration des infrastructures, notamment énergétiques, et par la formation des jeunes et des femmes pour qu’ils participent activement à cette transformation.
Business Forum et études sur la chaîne de valeur coton
En marge de la Journée mondiale, un Business Forum a permis d’aborder les opportunités de financement pour la chaîne de valeur coton. Divers acteurs comme GHERZI, AFREXIMBANK, Better Cotton et ARISE ont présenté des interventions sur la manière de structurer et financer ces projets. GHERZI a notamment mené une étude de référence dans le cadre de l’initiative « Partenariat pour le Coton ». Cette étude a révélé que la transformation de la filière coton pourrait générer des millions d’emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes, tout en réduisant la dépendance à l’exportation de matières premières brutes. Une approche en cinq piliers a été proposée pour réussir la transformation de la chaîne de valeur coton dans les pays du C4+ : la promotion des investissements ; le développement des infrastructures ; l’accès au marché ; le renforcement des capacités ; et la durabilité.
Durant ce Business Forum, Lisa, de l’Initiative Better Cotton, a plaidé pour un investissement accru dans des intrants biologiques et des alternatives aux pesticides pour améliorer la santé des sols. Elle a insisté sur la traçabilité et le respect des normes internationales pour soutenir les petits exploitants.
Le représentant d’ARISE a quant à lui présenté les efforts de son entreprise dans la création de zones industrielles, notamment à Glo-Djigbé, au Bénin, où plus de 14 000 personnes transforment du coton brut en produits finis. Ce modèle industriel pourrait être reproduit au Tchad pour créer des emplois et réduire la dépendance à l’exportation de matières premières.
Le représentant de AFREXIMBANK a souligné l’obstacle de la « non-bancabilité » des projets en Afrique. Il a insisté sur la nécessité de structurer des projets solides et de mener des études de faisabilité robustes pour attirer des investisseurs privés. Pour Koskilna, cela nécessite de structurer soigneusement ses futurs projets en se basant sur des analyses rigoureuses de faisabilité, en intégrant des critères économiques et financiers robustes. Il est impératif de démontrer la viabilité et la rentabilité des projets, tout en assurant la conformité aux exigences des investisseurs privés, afin de maximiser les chances d’obtenir des financements et d’atteindre les objectifs de développement du secteur cotonnier.
Visite du village du coton et modèle industriel
La visite du village du coton a mis en avant des initiatives locales, menées principalement par des femmes, qui transforment le coton brut en tissus naturels. Ces initiatives non seulement valorisent le coton local, mais aussi autonomisent les femmes en générant des revenus pour leurs familles. Ce modèle pourrait être reproduit au Tchad pour renforcer la transformation locale et l’inclusion des femmes dans l’économie.
La zone industrielle de Glo-Djigbé, qui emploie déjà des milliers de personnes, intègre toutes les étapes de la transformation, de la filature au produit fini. Ce modèle prouve qu’en investissant dans des infrastructures et des partenariats, le Tchad pourrait industrialiser sa filière cotonnière avec succès.
Défilé de mode et valorisation artistique
Un défilé de mode organisé en marge de la Journée mondiale a démontré le potentiel du coton africain dans l’industrie de la mode. Des créateurs des pays du C4+ont présenté des créations en coton local. Cela montre que le coton africain peut être valorisé non seulement dans le secteur textile, mais aussi à travers la mode durable.
Pour Koskilna, cet événement montre qu’en valorisant le coton tchadien à travers des projets créatifs, le pays peut créer des produits à haute valeur ajoutée et des emplois dans le secteur textile.
Partenariats et perspectives de collaboration
Job Booster Chad, au nom de Koskilna, a noué des contacts avec plusieurs nouveaux partenaires, tels que AFREXIMBANK et GHERZI, pour discuter de nouvelles initiatives pour le Tchad. Les discussions avec des acteurs stratégiques tchadiens, comme la Société de Textile du Tchad (STT) et le Ministère du Commerce, ont permis d’identifier des collaborations potentielles pour renforcer la transformation locale du coton et générer des emplois.
Vers une transformation durable du coton au Tchad
La participation de Job Booster Chad à la Journée mondiale du coton 2024 a renforcé la position de Koskilna comme un acteur majeur de la transformation durable du secteur cotonnier au Tchad. Grâce à des initiatives telles que le Pacte Paysager et des partenariats prometteurs, Koskilna s’engage dans une voie de transformation locale du coton, créant des emplois et contribuant au développement socio-économique du pays.
L’avenir du coton au Tchad est prometteur, porté par une vision commune de modernisation et de valorisation locale. En attirant des investissements et en adoptant des pratiques durables, le Tchad peut capturer une plus grande partie de la valeur ajoutée de son coton, tout en favorisant le développement inclusif.
Ndolenodji Hyacinthe, Gérant de Job Booster Chad Entreprise
Alpha Bahdje, Coordinateur au secretariat executif de Koskilna